La pose d’implants mammaires (ou prothèses mammaires) est la technique la plus utilisée d’augmentation mammaire.
Il s’agit d’obtenir une augmentation du volume de la poitrine par une intervention chirurgicale au cours de laquelle des implants mammaires sont insérés.
Alternative aux implants mammaires
Le lipofilling mammaire est une alternative chirurgicale possible à l’augmentation mammaire par pose d’implants, mais les résultats sont beaucoup plus modestes et plusieurs temps opératoires peuvent être nécessaires pour obtenir un résultat suffisant.
Deux consultations de chirurgie plastique sont obligatoires avant l’intervention. Au cours de ces consultations, on vérifiera qu’il s’agit d’une bonne indication, les principes de l’intervention, les suites opératoires habituelles et les complications potentielles vous seront expliqués.
Dans le même temps, le chirurgien prend des mesures et réalise des photographies.
Sera évaluée la morphologie des seins : taille de la poitrine, recherche d’une asymétrie, diamètre transverse du sein (base), longueur du segment 3 (distance entre le sillon sous mammaire et l’aréole), diamètre vertical du sein (hauteur), taille et formes des aréoles, qualité de la peau (finesse, vergeture, élasticité), importance de la glande mammaire pré-existante, position du sillon sous mammaire, recherche d’un syndrome malformatif (seins tubéreux, syndrome de Poland, pectus excavatum, autres aplasies).
Des essayages avec prothèses peuvent être réalisés afin de s’accorder sur la taille des implants qui seront mis en place.
Le chirurgien passe en revue les antécédents de la patiente, et prescrit des examens d’imagerie mammaire (échographie, mammographie).
Le bilan sanguin est nécessaire. Il sera présenté à la patiente en consultation d’anesthésie.
La technique utilisée pour la chirurgie d’augmentation mammaire est expliquée.
En particulier les voies d’insertion des implants (et donc des cicatrices prévisibles) et les loges d’implantation possibles (devant ou derrière le muscle pectoral) sont expliquées avec leurs avantages et leurs inconvénients respectifs.
Les différents types d’implants pouvant être utilisés pour l’augmentation mammaire sont également décrits :
– Implants remplis de silicone ou implants remplis de sérum
– Implants de forme ronde ou anatomique (en goutte d’eau)
– Implants texturés ou lisses
– Marques disponibles présentes ou passées : Motiva, Sebbin, Arion, Allergan, Polytech, Nagor, Cereplas, Mentor …
Implant rond
Implant anatomique
Arrêt du tabac au moins 1 mois avant l’intervention et pendant la cicatrisation
Arrêt de la prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires 10 jours avant l’intervention
Douche intégrale et shampooing à la bétadine scrub la veille au soir et le matin de l’intervention.
La pose d’implants mammaires est l’une des interventions chirurgicales esthétiques les plus pratiquées dans le monde mais il est important de s’assurer que les implants utilisés ont une qualité de fabrication et de contrôle reconnue internationalement et répondant aux normes en vigueur (norme CE, norme FDA).
Le contenu des implants mammaires : implants remplis de gel de silicone ou de sérum physiologique
La très grande majorité des prothèses mammaires actuellement utilisées sont pré-remplies d’un gel cohésif de silicone. En cas de rupture de l’implant, la consistance de ce gel l’empêche de s’écouler et de se répandre dans les tissus, mais nécessitera un changement afin d’éviter la réaction de la glande mammaire autour de l’implant (risque de coque et autres complications inflammatoires).
Les prothèses contenant du sérum physiologique sont moins utilisées car elles sont considérées plus fragiles avec un risque de rupture plus élevé dans les 10 ans suivants la pose. Par ailleurs, certaines prothèses remplies au sérum donnent des résultats moins naturels au regard (vagues) et au toucher (sensation de liquide). Les avantages réels de l’utilisation de prothèses remplies de sérum sont en fait opératoires : ces prothèses étant remplies après avoir été introduites, l’incision cutanée pour introduire l’implant est donc réduite et le remplissage peut être dosé de visu directement au bloc opératoire et indépendamment pour chaque sein.
La forme des implants : prothèses rondes ou anatomiques (« en goutte d’eau »)
Les prothèses mammaires choisies sont dites de « forme rondes » ou de « profil anatomique ». Les prothèses dites « rondes » sont en fait hémisphériques à base plane. Elles font bomber la partie supérieure du sein et offrent ainsi un décolleté plein. Les prothèses rondes sont utilisées surtout en augmentation mammaire.
Les prothèses dites « anatomiques » présentent une base plane de périmètre ovoïde. On les appelle anatomiques car elles ont la forme d’un sein naturel, « en forme de goutte d’eau » ou « en forme de poire ». Elles remplissent donc d’avantage la partie inférieure du sein. Elles sont préférées dans les situations où le volume du sein sera principalement déterminée par la seule prothèse (en cas de reconstruction mammaire après ablation du sein, en cas d’augmentation mammaire lorsqu’il y a très peu de glande ou qu’un résultat discret et naturel est recherché).
Il est à noter qu’en cas de rotation d’un implant rond, il n’y a pas de conséquence esthétique alors qu’en cas de rotation d’un implant anatomique, le sein a une forme anormale nécessitant une reprise chirurgicale pour changer le type d’implant.
Il existe actuellement de nouvelles générations de prothèses rondes qui « s’anatomisent » progressivement et présentent donc les avantages des deux formes d’implants.
La surface des prothèses peut être lisse ou texturée. Les prothèses lisses sont plus faciles à introduire mais ont tendance à tourner et seraient susceptibles d’induire un peu plus souvent des coques.
Les prothèses texturées peuvent présenter des micro-textures ou des macro-textures qui évitent la rotation et diminuent le risque théorique de coque. Afin d’éviter la rotation des implants anatomiques (qui présenteraient un préjudice esthétique), toutes les prothèses anatomiques posées sont texturées.
De gauche à droite : implant macro texturé, implant micro texturé, implant lisse
Des implants en silicone particuliers, dont l’enveloppe est recouverte de polyuréthane, peuvent être indiqués en cas de changement d’implant pour coque ou pour rotation car ils possèdent des propriétés adhérentes supérieures.
Actuellement, en raison d’un possible lien de causalité entre certains types implants mammaires texturés et un type rare de cancer (lymphome anaplastique à grandes cellules), il est actuellement préconisé de poser des implants à surface lisse et ce jusqu’à l’obtention de données supplémentaire. Cela ne signifie donc pas que les implants mammaires texturés représentent un danger. Il s’agit d’un simple principe de précaution à la lumière des données scientifiques actuelles.
En pratique l’ensemble des implants dont la surface est considérée macro-texturée a été retiré du marché en mars 2019 suite à une décision de l’ANSM.
Cette question est souvent posée en consultation par les futures patientes. Pourtant les prothèses mammaires n’ont pas de date de péremption et en l’absence d’anomalie connue et documentée (coque, rotation, rupture) il n’y a pas de raison de changer ses prothèses si le résultat est satisfaisant. Un suivi clinique annuel est nécessaire afin de dépister ces éventuels problèmes et de contrôler les examens d’imagerie (mammographie numérisée, échographie, voire IRM).
Le taux de rupture des anciennes générations de prothèses en silicone était de 1 à 2% à 10 ans. Les prothèses mammaires de dernière génération ont une longévité supérieure à 10 ans mais on manque de recul pour pouvoir donner un chiffre précis.
La plupart des laboratoires garantissent les implants en silicone pour une durée de 10 ans. En cas de rupture précoce, un accord est passé avec certains fabricants pour que ceux-ci soient remplacés sans frais matériels.
L’hospitalisation post-opératoire est d’une nuit en général.
Les techniques chirurgicales utilisées dépendront de l’anatomie de la patiente, de l’importance de l’augmentation souhaitée, de l’existence éventuelle d’anomalies associées (ptose, asymétrie, malformation) et bien-sûr des exigences de la patiente.
Afin d’introduire les implants, des incisions sont nécessaires. Il en résultera des cicatrices qui restent le plus souvent discrètes et sont en général bien acceptées par les patientes. Les différentes possibilités sont les suivantes :
La voie hémi-aréolaire inférieure (voir schéma) est possible si l’aréole mesure au moins 4 cm de diamètre. La cicatrice est en général discrète car elle est située à la frontière de deux pigmentations différentes, celle de l’aréole et celle de la peau du sein. Des troubles de la sensibilité sont possibles mais ils sont le plus souvent transitoires. Cette voie d’abord est très intéressante pour sa simplicité et sa discrétion.
Une incision sous-mammaire (voir schéma) est en théorie plus visible mais c’est une technique plus simple qui peut être utilisée même en cas de petite aréole. Le risque de complications (infection, hématome, malposition) serait statistiquement plus faible avec cet abord.
La pose d’implants par voie axillaire (par le pli de l’aisselle) est techniquement plus difficile en raison de la grande distance séparant l’aisselle et le sillon sous mammaire pour un bon positionnement de l’implant. Par ailleurs, le contrôle du saignement est plus difficile. Cette technique est néanmoins très intéressante car il n’y a pas de cicatrice sur le sein et elle est utilisable même en cas de petite aréole. Le risque de complications est statistiquement plus élevé avec cet abord sauf lorsqu’un contrôle endoscopique est systématiquement réalisé au cours de la création de la loge et avant la pose des implants.
Au total, lorsque l’anatomie de la patiente le permet, toutes les voies d’abord sont envisageables. Chaque voie d’abord présente des avantages et des inconvénients qui seront détaillés en consultation afin d’aider au choix de la technique appropriée.
En l’absence d’une glande mammaire suffisante, il est préférable de les placer les implants derrière le muscle pectoral (loge rétro-musculaire) pour être suffisamment couverts et que l’apparence et le toucher soient plus naturels.
Lorsque l’épaisseur de glande mammaire est suffisante, la prothèse peut être placée derrière la glande et devant le muscle (loge rétro-glandulaire). C’est également préférable si le sein tombe un peu (ptose) ou en cas d’anomalie de forme (seins tubéreux).
En fait chaque fois que c’est possible, une technique mixte (Augmentation mammaire par « Dual plan ») est privilégiée : l’implant est placé derrière le muscle à la partie supérieure du sein et derrière la glande à la partie basse. On retrouve ainsi les avantages des deux approches classiques avec un résultat plus naturel.
Sortie de la patiente le lendemain de l’intervention après ablation des drains éventuels. Une carte d’identification des implants est remise et doit être conservée.
15 jours de pansement par l’infirmière à domicile
Port d’un soutien-gorge de contention pendant un mois.
Nécessité de poser des congés d’environ 15 jours, arrêt de sport de 1 mois
En cas d’implants derrière le muscle, difficultés à reprendre les activités telles que les pompes, les tractions pendant les 6 premiers mois.
Les douleurs varient d’une patiente à l’autre. Elles sont éventuellement présentes la première semaine et sont plus importantes en cas d’implants derrière le muscle, surtout en cas d’implants volumineux posés sur une poitrine de petit volume initial.
L’augmentation mammaire par implants bénéficie parfois d’une prise en charge par la sécurité sociale. Celle-ci peut être demandée en cas de malformations (seins tubéreux, syndrome de Poland, aplasie mammaire) ou en cas d’hypoplasie importante (bonnet A non rempli) et lorsqu’il existe un retentissement psychologique important. En cas d’acceptation de la prise en charge, un devis est remis à la patiente en consultation et sera à adresser à la sa Mutuelle.
Le plus souvent, l’augmentation mammaire est une intervention purement esthétique, sans aucune prise en charge. Un devis est remis aux patientes en consultation.
Il est tout à fait possible de prendre l’avion ou de pratiquer la plongée sous-marine avec des implants mammaires ! Le footing, les sports à saut, les sports de combat peuvent également être pratiqués. Une perte de force dans les activités telles que les pompes, les tractions, l’escalade a été décrite chez certaines patientes portant des prothèses derrière le muscle. Le plus souvent, la force musculaire est restaurée dans l’année suivant l’intervention.
Les implants mammaires en silicone ont été interdits de 1992 à 2001 en France suite à une publication d’études incriminant les implants en silicone dans la survenue de maladie auto-immunes. Seuls les implants en sérum physiologique étaient alors autorisés. Cette implication n’ayant jamais pu être démontrée, les implants en silicone ont été ré-introduits en 2001 et sont actuellement les plus utilisés.
De nombreuses études ont été conduites afin de rechercher une relation entre prothèses mammaires et cancer du sein. En l’état actuel des connaissances, les cancers du sein classiques (canalaires et lobulaires) qui touchent une femme sur dix sont avant tout hormono-dépendants et aucune étude n’a permis de retrouver de lien entre prothèses mammaires et cancers du sein. Par ailleurs, la reconstruction immédiate ou secondaire par prothèse après mastectomie (ablation du sein) pour cancer est la technique la plus utilisée. Elle est rendue plus difficile voire impossible par le manque de souplesse de la peau après une radiothérapie.
En revanche les lymphomes anaplastiques représentent un cas particulier (voir plus loin).
La présence d’implants mammaire ne perturbe pas le bon déroulement de la grossesse. En cas de grossesse prévue à court terme, il est préférable de rediscuter de l’intérêt d’une augmentation mammaire après cette grossesse, car la grossesse et l’allaitement vont souvent modifier l’aspect de la poitrine.
La pose d’implants mammaires ne perturbe habituellement pas l’allaitement, mais celui-ci pourrait parfois être rendu plus difficile lorsqu’une voie aréolaire a été réalisée. A noter que des difficultés d’allaitement existent chez certaines femmes, indépendamment de la présence ou non d’implants mammaires.
En 2010, le processus de fabrication et la fiabilité des implants de marque Poly Implant Prothèse (PIP) ont été mis en cause par l’Afssaps. Il avait en effet été découvert que ceux-ci étaient produits frauduleusement par la firme et contenaient un gel de silicone non conforme aux normes en vigueur, élaboré à partir de composants d’origine industrielle. L’enveloppe de silicone de ces implants étant de qualité médiocre, avec un risque de fuite et de rupture très élevé et ce gel pouvait être libéré dans l’organisme et entrainer des réactions inflammatoires au niveau du sein ou des ganglions de l’aisselle. Un examen médical et radiographique était donc recommandé aux patientes porteuses de ces prothèses de même que l’explantation en cas de suintement ou de rupture de la prothèse et sur demande des patientes. En revanche, il n’a pas été démontré que ces implants augmenteraient la survenue de cancer du sein par rapport au reste de la population. Ces implants ne sont bien entendus plus commercialisés.
Le lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires (LAGC ou ALCL) est une forme de cancer lymphatique extrêmement rare qui se développe autour d’une prothèse mammaire. En raison de sa rareté et sa difficulté diagnostique, cette maladie reste encore mal connue. La cause principale de la survenue du lymphome serait la texturation de certains implants. La pose d’implants à surface lisse a donc été recommandée dans l’attente d’éléments complémentaires.
Cela ne signifie donc pas que tous les implants mammaires texturés représentent un danger. Il s’agit d’un simple principe de précaution à la lumière des données scientifiques actuelles et la maladie reste très rare. D’autres facteurs sont certainement également impliqués (génétiques, bactériologique, immunitaires, toxiques) mais d’autres études seront nécessaires afin d’en savoir plus.
En pratique l’ensemble des implants dont la surface est considérée macro-texturée a été retiré du marché en mars 2019 suite à une décision de l’ANSM.
Un LAGC doit être suspecté devant une augmentation de taille d’un sein implanté, l’apparition d’une tumeur palpable ou d’un épanchement abondant et récidivant. Le traitement repose sur l’ablation de l’implant et de la capsule avec la tumeur dans les formes localisées.