On appelle gynécomastie le développement excessif de la glande mammaire chez l’homme. Elle peut être d’un côté ou des deux côtés. Lorsque l’excès de poitrine est lié à un excès de graisse et non de glande, on parle d’adipomastie (ou fausse gynécomastie).
La présence d’une gynécomastie ou d’une adipomastie peut justifier un traitement chirurgical. La gynécomastie nécessite l’ablation de la glande excessive, l’adipomastie nécessite une liposuccion. A noter que ces deux anomalies peuvent être associées.
Cependant, avant toute chirurgie des causes particulières doivent être recherchées (voir paragraphe suivant).
Pour ce type d’intervention, avant l’intervention, deux consultations sont obligatoires. Elles permettront de vérifier l’indication, mais également d’expliquer les principes de l’opération, les suites opératoires ainsi que les complications potentiellement rencontrées.
La plupart des gynécomasties sont constitutionnelles et apparaissent vers la puberté sans cause particulière. Cependant, l’apparition d’une masse mammaire chez l’adulte peut correspondre à un abcès, une tumeur ou encore à une gynécomastie secondaire liée à la prise de certains médicaments (spironolactone, digoxine, anti-androgènes, anti-psychotiques), toxiques (marijuana, anabolisants) de cause hormonale ou encore tumorale (tumeur testiculaire, cancer du sein).
Les gynécomasties présentent chez l’adolescent peuvent parfois régresser spontanément en quelques années et ne nécessitent pas d’exploration particulière.
Lors de la consultation, des photographies cliniques sont effectuées.
En cas de surpoids, il est préférable de le corriger avant l’intervention afin d’améliorer le résultat final.
Les antécédents sont vérifiés, des examens d’imagerie mammaire (mammographie, échographie) sont prescrits afin de confirmer le diagnostic et de différencier une gynécomastie d’une adipomastie.
Un bilan sanguin est prescrit et sera revu. En fonction des résultats, le patient sera éventuellement adressé en consultation d’endocrinologie avant prise en charge de chirurgie plastique.
Les schémas de la fiche de la SOFCPRE permettront au chirurgien d’expliquer la technique opératoire.
Recommandations avant l’intervention
Tabac : arrêt 1 mois avant l’opération, au minimum, et pendant la cicatrisation
Aspirine / anti-inflammatoire : toute prise doit cesser 10 jours avant l’opération.
Douche intégrale et shampooing à la bétadine scrub : sont obligatoires la veille au soir et le matin de l’intervention.
L’intervention nécessitera le plus souvent une prise en charge ambulatoire ou une hospitalisation d’une nuit post-opératoire.
Un dessin pré-opératoire est réalisé en position debout avant l’intervention.
L’intervention se déroule sous anesthésie et dure habituellement 1 heure pour les gynécomasties simples.
Une antibioprophylaxie est systématiquement réalisée au cours de l’intervention.
Afin de retirer la glande mammaire, on réalise une incision hémi-aréolaire. La glande retirée est envoyée en analyse.
Une plastie glandulaire peut être réalisée afin de combler le defect créé par l’intervention. Une suture soigneuse est réalisée puis un pansement compressif est mis en place.
Lorsqu’il ne s’agit pas d’une gynécomastie mais d’une adipomastie, une liposuccion mammaire est réalisée par deux petites incisions sous mammaire et externe. Elle peut aussi être associée lors d’une cure de gynécomastie afin d’obtenir un résultat plus harmonieux.
Lorsque la gynécomastie ou l’adipomastie sont importantes, il sera également nécessaire d’enlever l’excès de peau. Celui-ci pourra être retiré lors d’une deuxième intervention s’il y a un doute, car ce geste supplémentaire induit donc des cicatrices supplémentaires (autour de l’aréole et parfois sous le sein).
Sortie le jour même ou le lendemain de l’intervention.
Soins locaux antiseptiques et pansements au niveau des cicatrices pendant environ 15 jours.
Port d’un vêtement compressif pendant un mois.
Nécessité de poser des congés d’environ 7-10 jours , arrêt de sport de 1 mois
Les douleurs varient d’un patient à l’autre. Elles sont surtout présentes la première semaine. Des traitements anti-douleur sont donc prescrits.
Les résultats sont évalués à partir de 6 mois.
Le traitement chirurgical de gynécomastie vraie est toujours partiellement pris en charge par la sécurité sociale. Dans ce cas, des dépassements d’honoraires seront indiqués sur le devis à adresser à votre Mutuelle.
Lorsqu’il s’agit seulement d’une indication de liposuccion (adipomastie ou fausse gynécomastie), il n’y a aucune prise en charge possible et le tarif est fonction de l’importance de l’intervention à réaliser, détaillé sur un devis spécifique.
Comme après toute intervention chirurgicale, des complications bien que rares, sont possibles,