La méthode la plus utilisée pour l’augmentation mammaire et la reconstruction mammaire est la pose de prothèses mammaires (ou implants mammaires).
Le lipofilling mammaire est une alternative aux implants qui permet d’augmenter le volume de la poitrine en réalisant des ré-injections de graisse prélevée sur la patiente par aspiration de zones donneuse (ventre, culotte de cheval, poignées d’amour).
En l’absence de régime amaigrissant, les résultats du lipofilling sont définitifs après une phase de résorption dans les six premiers mois suivants l’intervention.
Le lipofilling mammaire présente les avantages suivants :
En revanche, le lipofilling présente les inconvénients suivants :
Le lipofilling mammaire permet également d’améliorer la forme d’un sein (seins tubéreux par exemple) ou de compléter une augmentation ou une reconstruction mammaire par prothèse (résultat plus naturel).
Les dernières recommandations de l’HAS (01/2015) n’imposent pas de limite d’âge pour le lipofilling mammaire. En revanche il est déconseillé de réaliser cette intervention à visée esthétique en cas d’antécédent de cancer du sein controlatéral, de cancer de l’ovaire, d’antécédents familiaux de cancer du sein ou ovarien ou de lésions mammaires à surveiller (ACR3).
L’injection mammaire d’acide hyaluronique (Macrolane®), autre alternative mini-invasive aux implants mammaire est interdite en France par l’AFSSAPS depuis 2011 suite à la publication d’une étude montrant que ce produit pouvait perturber le dépistage du cancer du sein (interprétation de mammographie, palpation du sein). Par ailleurs ce produit n’est plus commercialisé. Aucun évènement indésirable grave n’ayant par ailleurs été rapporté avec ce produit totalement résorbable en 18 mois, il n’est pas préconisé de suivi particulier chez les patientes ayant eu recours à ce traitement.
Avant l’intervention, deux consultations ont lieu. Ces consultations permettront au chirurgien de bien délimiter la demande de la patiente, mais également de lui expliquer l’intervention, les suites opératoires ou encore les potentielles complications potentielles faisant suite à cette intervention.
La consultation sera également l’occasion pour le chirurgien esthétique de prendre des mesures ainsi que des photographies cliniques.
La morphologie des seins sera évaluée : taille de la poitrine, diamètre transverse du sein (base), diamètre vertical du sein (hauteur), longueur du segment 3 (distance entre le sillon sous mammaire et l’aréole), recherche d’une asymétrie, position du sillon sous mammaire, taille et formes des aréoles, qualité de la peau (finesse, vergeture, élasticité), importance de la glande mammaire pré-existante, recherche d’un syndrome malformatif.
La distribution graisseuse de la patiente est également étudiée. Les zones donneuses principales sont le ventre, les poignées d’amour, la face interne des genoux et la culotte de cheval.
En cas de surpoids, il est préférable de corriger le surpoids avant le lipofilling au risque de perdre la graisse ré-injectée au cours de l’amaigrissement secondaire.
Des examens d’imagerie mammaire seront prescrits par le chirurgien, qui reverra les antécédents de la patiente.
Est prescrit un bilan sanguin, qui sera présenté en consultation d’anesthésie.
La technique utilisée est expliquée grâce aux schémas de la fiche de la SOFCPRE.
Recommandations avant l’intervention
Le tabac doit être arrêté un mois avant l’intervention, ainsi que pendant la cicatrisation
Toute prise d’aspirine ou d’anti-inflammatoires doit être cessée 10 jours avant l’intervention
Possible arrêt d’une contraception orale notamment en cas de trouble de la circulation ou de la coagulation
Une douche intégrale et un shampooing à la bétadine scrub aura lieu la veille au soir + le matin de l’intervention.
L’intervention nécessitera le plus souvent une hospitalisation d’une nuit post-opératoire. Une intervention ambulatoire peut être envisagée dans certains cas.
Un dessin pré-opératoire est réalisé en position debout avant l’intervention.
L’intervention se déroule sous anesthésie et dure habituellement entre 2 et 3 heures en fonction du nombre de zones à aspirer et du volume à préparer et à ré-injecter.
Une antibioprophylaxie est systématiquement réalisée au cours de l’intervention.
Dans un premier temps, on réalise un prélèvement de graisse par une lipoaspiration (liposuccion) douce ou par aspiration manuelle.
La graisse est ensuite soigneusement préparée, on supprime les phases sanguine et huileuse ainsi que le sérum physiologique et on ne conserve que la graisse viable et de bonne qualité. Cette préparation peut s’effectuer par différentes méthodes pouvant être associées entre elles (centrifugation, filtration, décantation).
La greffe graisseuse est ensuite ré-injectée à la canule par des micro-incisions. La pression d’injection est minimale, la graisse est déposée selon des trajets rétro-traçants qui s’entrecroisent. Une harmonisation est obtenue par massages et passages de canule.
Le résultat est contrôlé immédiatement, en position demi-assise.
Un pansement modelant est mis en place sur la poitrine et sera conservé plusieurs jours. Une gaine ou un panty sont mis en place sur les zones aspirées.
En cas de seins tubéreux, il peut être nécessaire de diminuer la taille et le bombement des aréoles et surtout de libérer l’anneau fibreux à la partie basse du sein afin d’éviter un aspect de double sillon inesthétique. Des techniques complexes associant pose d’implants mammaires, plasties glandulaires et aponévrotomies peuvent alors être utilisées pendant la même intervention ou lors de temps opératoires supplémentaires.
Sortie de la patiente le lendemain de l’intervention.
Soins locaux antiseptiques au niveau des incisions de la liposuccion et du lipofilling.
Port d’un panty ou d’une gaine pendant un mois. Soutien-gorge non compressif.
Nécessité de poser des congés d’environ 7-10 jours, arrêt de sport de 1 mois
Les douleurs varient d’une patiente à l’autre. Elles sont surtout présentes la première semaine au niveau des zones de liposuccion et s’accompagnent d’ecchymoses et d’œdème. Des traitements anti-douleur sont donc prescrits.
Traitement anticoagulant systématique pendant 10 à 15 jours.
Les résultats sont évalués à partir de 6 mois.
Suivi radiologique régulier.
L’augmentation mammaire par lipofilling bénéficie parfois d’une prise en charge par la sécurité sociale. Celle-ci peut être demandée en cas de malformations (seins tubéreux, syndrome de Poland, aplasie mammaire). En cas d’acceptation de la prise en charge, des dépassements d’honoraires seront indiqués sur le devis.
Le plus souvent, l’augmentation mammaire par lipofilling est une intervention purement esthétique, sans aucune prise en charge. Un devis est remis aux patientes en consultation.
Le lipofilling est une intervention fiable et bien codifiée.
Cependant des complications bien que très rares, sont possibles, comme au cours ou au décours de toute intervention chirurgicale.